La Crète

Situation Géographique

La Crète, avec 8330 km2 (227km de long) est l'une des plus grandes îles de la Méditerranée orientale. Elle constitue l'un des chaînons de l'arc montagneux reliant le Péloponnèse à l'Anatolie. Longue et étroite, elle est ponctuée de trois massifs qui culminent à plus de 2000m: les montagnes Blanches (Lefka Ori) à l'ouest, l'Ida au centre et le Dhikti à l'est. Les innombrables grottes cachées dans ces reliefs jouèrent tout au long de son histoire un très grand rôle, soit comme habitats, soit comme nécropoles ou sanctuaires.

La vaste plaine de la Messara occupe le Sud de l'île; dans l'Antiquité, la Crète orientale et centrale était célèbre pour ses pâturages d'altitude, ses olives et ses vins, ses chênes et ses cyprès.

Les Crétois ont toujours bénéficié de mouillages bien abrités et d'une excellente situation entre la Grèce et ces régions de civilisation très évoluée qu'étaient le Proche-Orient asiatique et l'Égypte. La puissance de la marine crétoise fut telle, au IIe millénaire, que les Grecs ont pu, à son propos, parler de thalassocratie (de thalassa, "mer", et kratos, "pouvoir").

Elle constitue une sorte de frontière étape entre l’Europe du Sud et l’Afrique, entre la mer de Crète et la mer de Libye.

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La Plus Ancienne Civilisation d’Europe

La Crète est occupée dès le VI millénaire, par une population d’origine incertaine. A partir de 2800 avt JC, la Crète entre dans une période florissante qui va donner naissance à une civilisation très avancée, prospère et éclatante, comme l’attestent les ruines de palais non fortifiés et imposants, d’un luxe raffiné. Leur riche décoration est très libre d’expression et pleine de joie de vivre . Vers 1700 avt JC, Cnossos devient le centre du pouvoir. Le pouvoir minoen fut supplanté par les Mycéniens qui dominèrent l’île de 1450 à 1200 avt JC.

Sir Arthur Evans donna à cette civilisation le nom de minoenne, du nom de Minos, et cela au début de notre siècle. Dès 1900, cet archéologue britannique commence des fouilles sur le site de Cnossos et découvre de nombreuses salles de palais royal. La reconstitution qu’il en fera, très spectaculaire, a suscité de nombreuses discussions, certains lui reprochant une interprétation trop personnelle du site. On pense que le déclin de cette civilisation est lié à l’explosion du volcan de Santorin et à l’énorme raz de marée qui l’a suivi, au XV avt JC.

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Art de la Crète

L'île fut peuplée dès l'époque néolithique. Au IIIe millénaire (minoen ancien), les populations crétoises, probablement venues d'Anatolie et porteuses de la technique du travail du bronze, développèrent la céramique, l'orfèvrerie, la taille de la pierre et la glyptique, en particulier dans les régions proches du golfe de Mirabello et dans la plaine de la Messara. Les Crétois commencèrent à se livrer au commerce maritime notamment avec l'Égypte et les Cyclades. Au début du IIe millénaire, dans les années 1900 se situe une période de grandeur (minoen moyen), sans que l'on puisse dire avec certitude à quel bouleversement social correspond un tel changement : les villes s'enrichissent, de prodigieux palais-labyrinthes sont construits (Cnossos, Phaistos, Malia et Zakros).

Petite chronologie de la Crète antique

Vers 1700, ces palais sont détruits par un tremblement de terre qui ébranle toute l'île ; mais, sur les sites mêmes des ruines, d'autres palais vont être rapidement reconstruits. Cette période constitue le moment le plus fécond et le plus brillant de la civilisation minoenne.

La fin de ces grands centres palatiaux a longtemps été mise en relation avec l'éruption du volcan de Thira (aujourd'hui l'île de Santorin, située au nord), qui aurait provoqué, en Crète même, d'effroyables tremblements de terre et un ras de marée submergeant les côtes de l'île.

L'explication semble cependant plus complexe sur le plan historique et soulève de difficiles problèmes : d'une part, les effets de l'éruption, datée de 1500, ont certainement été beaucoup plus sensibles sur l'est du monde égéen qu'en Crète même ; d'autre part, la pluie de cendres encore visible sur l'île paraît d'une ampleur trop faible pour avoir provoqué la ruine des palais.

Une seule certitude demeure : les palais ont été ravagés ; et certains archéologues n'excluent pas l'hypothèse ancienne d'une conquête de la Crète par un ennemi extérieur, probablement les Mycéniens. À cette époque la Crète fut supplantée par Mycènes et ne joua plus de rôle politique notable dans le monde grec, bien que restant cependant un important centre commercial. Conquise par Rome en 67 av. J.-C., la Crète passa à Byzance à la fin du IVe siècle. Les Sarrasins s'en emparèrent en 825-826, mais les Byzantins la recouvrèrent en 961. Elle tomba, en 1204, aux mains des Vénitiens. Ceux-ci en firent la pièce maîtresse de leur hégémonie en Méditerranée orientale, mais le détournement, au XVIe siècle, des grandes voies maritimes, leur fut fatal et ils durent finalement l'abandonner en 1669, après l'avoir longtemps disputée aux Turcs. L'île végéta sous la domination ottomane jusqu'au début du XXe siècle. Son rattachement à la Grèce devint effectif en 1913.

7000

Arrivée des premiers habitants de Cnossos

v. 1800

Période palatiale: construction du premier palais

v. 1700

Destruction du premier palais par un séisme; période du second palais: construction du second palais

v. 1450

Endommagement du second palais

Domination de Cnossos par les Mycéniens

v. 1370

Destruction du second palais par un incendie

v. 1104

Retour des Héraclides ou migration dorienne; fin de l'âge du bronze

v. 800

Émergence de la cité-Etat de Cnossos

67

Conquête romaine de la Crète

Après J.C.

1878

L'archéologue Minos Kalokairinos commence à fouiller le site

1900

Arthur Evans entame ses fouilles

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Une civilisation de l'écriture

Si l'on considère la rareté des systèmes d'écriture, la contribution de la Crète en ce domaine a de quoi étonner.

En effet, les Crétois de l'Antiquité ont développé trois écritures protohistoriques conventionnellement appelées, depuis Evans, hiéroglyphique crétois, linéaire A et linéaire B.

Dès l'époque prépalatiale, les signes isolés apparaissent sur des vases ou des sceaux et semblent s'organiser en un système.

Le linéaire A

On ne peut cependant vraiment parler d'écriture qu'à partir de l'époque des premiers palais. Seuls 270 documents, tous provenant de Crète (essentiellement de Cnossos et de Malia), nous renseignent sur cette écriture hiéroglyphique qui, utilisant des sortes d'idéogrammes, semble avoir eu une double fonction : décorative et déjà, le plus souvent, administrative et comptable.

Elle disparaît à l'époque des seconds palais, et il est impossible de dire si elle notait la même langue que celle qui s'exprime par la suite grâce au linéaire A. Cette écriture syllabique, plus largement répandue puisqu'on a recueilli 1 427 documents, garde encore son mystère : seuls une douzaine de signes sont "lus" actuellement.

Le linéaire B

Heureusement, il n'en est pas de même du linéaire B, manifestement dérivé du linéaire A mais utilisé pour noter un grec archaïque. Grâce à l'abondance de documents (4 621 pièces d'archives), retrouvés aussi bien en Grèce qu'en Crète, deux Anglais, M. Ventris et J.M. Chadwick, parvinrent en 1953 à le déchiffrer, ouvrant ainsi une nouvelle étape dans la découverte du monde préhellénique.

Le linéaire B est, on le sait, l'écriture des Mycéniens ; les tablettes de Cnossos apportent donc la preuve de leur présence dans l'île, mais un désaccord subsiste entre les spécialistes sur un point essentiel : ces tablettes proviennent-elles de la couche de destruction du palais ou sont-elles d'une époque plus tardive – du XIIIe siècle, voire de la fin de ce siècle– ?

Le problème de la disparition du système palatial, en Crète, rejoint celui de la datation de la présence mycénienne à Cnossos.

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Un pouvoir non centralisé

De même, il semble que la centralisation de l'économie n'ait jamais été totale. Certes, dès l'époque des premiers palais, les magasins emplis de pithoi (grandes jarres où l'on conservait aussi bien les céréales que le vin et l'huile), les silos enterrés (koulourès) indiquent que, à Cnossos comme à Phaistos, les surplus de l'agriculture étaient prélevés par le palais et alimentaient, avec la laine, un grand commerce orienté surtout vers l'acquisition des métaux. On admet que ce dernier était le plus souvent, à la manière égyptienne, un monopole de l'autorité centrale. Mais si le rôle économique du palais est bien attesté par les archives comptables, avec un système complexe de scellés permettant de contrôler entrées et sorties dans les magasins, il est difficile de déterminer le domaine exact d'application de ce contrôle. À Malia, par exemple, où comme ailleurs l'économie repose sur l'agriculture et l'élevage, la présence d'archives dans des bâtiments distincts du palais a même suggéré l'existence de domaines différents ayant chacun leur propre comptabilité.

Dernière singularité de l'expérience crétoise, par rapport cette fois aux forteresses continentales de Mycènes ou de Tirynthe : le palais est ouvert, dépourvu de fortifications. De quelque côté qu'on se tourne, c'est le caractère pacifique qui prévaut, dans l'architecture comme dans les représentations figurées.

Cette absence de toute manifestation extérieure de la guerre ne cesse qu'avec la présence mycénienne dans l'île : c'est alors seulement qu'apparaissent des tombes de guerriers.

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La religion minoenne

En Crète, la religion est omniprésente. Elle s'affirme dans les palais où nombre de pièces paraissent associées au rituel, dans les objets cultuels ou votifs retrouvés en grand nombre, enfin dans les représentations. Cette religion reste cependant sans textes, ce qui rend toute interprétation délicate.

Le palais est, sans conteste, un centre important de la vie religieuse et la foule s'y réunit souvent pour des célébrations et des processions, reproduites fidèlement sur les fresques. Mais le pouvoir minoen était-il une théocratie ? Le terme de "roi-prêtre", utilisé par Evans pour désigner le souverain de Cnossos, n'est plus guère repris pour cette religion où les prêtresses jouent un rôle essentiel, même si on constate, au minoen récent, que le renforcement du pouvoir royal s'accompagne d'un renforcement du rituel.

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De nombreux sanctuaires

Mais le palais est loin d'être le seul lieu de culte : on retrouve de simples autels domestiques dans des quartiers d'habitation, et les sanctuaires représentés sont souvent de modestes enclos aux murs bas. L'archéologie a mis en évidence des "sanctuaires de sommets" aménagés au sommet de collines, surtout dans l'est de l'île ; le Centre paraît avoir donné sa préférence aux cavernes sacrées, dont près de 25 sont formellement attestées comme lieux de culte, certaines dès le minoen moyen, d'autres à partir du minoen récent seulement.

La caverne de Psychron, lieu d'inhumation au minoen ancien, devient à l'époque suivante un lieu de culte pour une déesse, en laquelle Paul Faure veut reconnaître Ariane ; elle reste, comme beaucoup d'autres, en usage à l'époque archaïque, et quelques offrandes, encore, datent des époques classiques, hellénistique et romaine. À la grotte de Zeus, sur le mont Ida, en revanche, le culte n'est attesté qu'à partir du minoen récent et les vestiges les plus nombreux datent de l'époque dite "géométrique".

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Les représentations divines

La figure centrale du panthéon minoen est une déesse souvent représentée avec une longue jupe à volants, un petit tablier arrondi sur le devant et un corsage ajusté découvrant largement la poitrine (Déesse aux serpents). Déesse-mère dont le culte est typique dans toute la Méditerranée à l'âge du bronze, elle incarne toutes les puissances de la terre féconde et représente la source de vie par excellence.

Le dieu mâle, en revanche, ne prend que tardivement forme humaine. Comme en Anatolie, il paraît avoir été d'abord exprimé par la force du taureau, toujours présent en Crète, dans une religion qui souvent fait appel aux symboles.

Agraire, tournée vers les mystères de la fertilité et de la fécondité, la religion crétoise s'exprime par des offrandes, des danses qui paraissent avoir été de véritables charmes de fertilité, et des "jeux" tels que combats de boxeurs ou tauromachies.

Dans les cérémonies l'accent est mis sur l'épiphanie – apparition temporaire d'une divinité en réponse à une prière, à un sacrifice –, et sur l'extase des fidèles en présence de la divinité.

Enfin, le sarcophage d'Aghia Triadha, daté du XIIIe siècle av. J.-C., porte témoignage à la fois de libations et du sacrifice sanglant de l'animal (un taureau sans doute) accompli par des prêtres en robe rituelle.

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Les influences extérieures

La Crète n'échappe pas aux troubles qui, vers 1200, affectent le monde égéen ; les sites de plaine sont abandonnés pour des cités-refuges où se perpétuent les traditions, malgré une forte influence des nouveaux venus, les Doriens.

Cette influence se manifeste par l'adoption quasi générale du dialecte dorien et par des institutions qui évoquent celles de Sparte. Les historiens anciens conservent l'image d'une société dominée par une aristocratie guerrière organisée en classes d'âges et d'une éducation dont le schéma rappelle celui de la grande cité du Péloponnèse.

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La "renaissance" de la Crète

Elle reste importante au VIII siècle avt JC. La Crète est un relais sur la grande route méditerranéenne est-ouest ; elle participe d'ailleurs aux fondations coloniales de Cyrène, de Gela et peut-être d'Agrigente.

On peut même parler d'une véritable "renaissance" crétoise. L'île joue, en effet, un grand rôle dans la structuration de la cité hellénique et dans l'élaboration de l'art grec archaïque :

Drêros offre une agora primitive aux longs gradins superposés, toute proche du temple principal de la ville, sans égale à si haute époque en Grèce ; de même la Crète révèle de petits sanctuaires de la fin de l'âge géométrique ou de l'âge orientalisant n'appartenant encore à aucun ordre et témoignant de recherches nouvelles sur la base du puissant héritage des temps préhelléniques : foyer central des temples de Prinias et de Drêros, banquette à offrandes de Drêros.

Ainsi naquirent les premiers temples grecs de plan rectangulaire, avec ouverture sur le petit côté, colonnes entourant l'autel, toit plat mais surmonté d'une double pente, sans fermeture de tympan afin que la fumée puisse s'échapper. À Prinias, un étonnant décor sculpté en faible relief dans la pierre, à Drêros la triade apollinienne sculptée dans le bronze, qualifiés de "dédaliques", attestent le rôle joué par la Crète dans le renouveau de la sculpture grecque.

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Le droit

L'évolution du droit est mieux connue en Crète qu'ailleurs grâce à un texte fondamental gravé sur un mur de Gortyne, au début du Ve siècle, mais dont les prescriptions remontent, pour l'essentiel, aux VIIe et VIe siècles.

Ce code concerne les affaires de famille, mais aussi les questions soulevées par la dépendance et l'esclavage, les attentats aux mœurs et les dommages causés par les animaux.

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L'Héritage

Cette "renaissance crétoise" devait être sans lendemain et, au début du VIe siècle, la Crète est retombée dans l'oubli.

Lorsqu'on parle d'elle à l'époque hellénistique, c'est bien souvent comme d'un repaire de pirates et on se plaît à rappeler la réputation de voleurs et de menteurs qui, depuis l'époque archaïque, poursuit les Crétois.

La postérité devait conserver l'image de la Crète minoenne, celle d'un monde chatoyant de couleurs et de sensibilité, d'une civilisation pacifique et d'une religion aimable et proche de la nature.

Et si, pour les Grecs, Minos était devenu l'un des juges des Enfers et Dédale le patron des artisans, c'est probablement qu'ils savaient tout ce qu'ils devaient à la Crète. C'est de cette île qu'ils faisaient, fort logiquement, venir Déméter, la déesse de l'agriculture ; mais ne disaient-ils pas aussi que des marins crétois avaient aidé à l'établissement d'Apollon à Delphes, et que Zeus, le plus indo-européen de leurs dieux, était né en Crète ?

Enfin, c'est en Crète qu'ils allaient chercher ceux qui, tel Épiménide, étaient chargés tout à la fois de purifier et de donner ses lois à la cité, comme si en ces lieux, où selon la tradition Minos venait tous les huit ans dans l'antre de la caverne de l'Ida renouveler son pouvoir auprès de Zeus, la loi et le droit restaient pour toujours liés au sacré.

Terre aujourd'hui austère, la Crète fut, au IIe millénaire, le berceau d'une civilisation brillante, développée autour de quelques grands centres palatiaux.

La mythologie grecque garde la mémoire du légendaire roi Minos (éponyme de la civilisation minoenne présente en Crète) et de la terreur inspirée par le Minotaure – mi-homme, mi-taureau né des amours de la reine Pasiphaé et du taureau envoyé par Poséidon – dont Thésée, le héros athénien, avait un jour, grâce au fil d'Ariane, délivré la cité attique.

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L'architecture palatiale

Le paysage minoen est, dès la période paléopalatiale, dominé par le palais. Les fouilles récentes montrent comment, à partir du minoen récent, s'est progressivement répandue et adaptée, à des degrés divers, cette architecture palatiale avec la construction d'un nombre important de "petits palais" ou de "villas", vraisemblablement demeures de gouverneurs locaux ou, de façon plus générale, de membres du groupe dirigeant : "petit palais" et "villa royale" de Cnossos, "palais du gouverneur" à Ghournia, "villa" d'Aghia Triadha, etc.

Mais les quatre grands palais restent ceux de Cnossos, de Phaistos, de Malia, fouillé à partir de 1921 par l'école française, et de Zakros, dégagé par N. Platon depuis 1961. Les différences considérables dans les dimensions – avec 13 000 m2 environ, le palais de Cnossos occupe deux fois plus de place que ceux de Phaistos et de Malia et quatre fois plus que celui de Zakros – pourraient indiquer une certaine hiérarchie des sites palatiaux. Tous, cependant, répondent à un même type d'organisation : une masse monumentale compacte, organisée autour d'une cour centrale rectangulaire, toujours orientée nord-sud et formant le centre vital du palais. Dans cette cour convergent les entrées et, par de grands escaliers, la plupart des accès aux étages. Tout autour s'articulent les pièces de réception et d'habitation, les salles de culte mais aussi les ateliers et les magasins (une vingtaine de salles, longues et étroites, à Cnossos). Espace de communication, la cour joue de surcroît, si l'on en juge par certains aménagements spécifiques (aires dallées, tables à offrandes, fosses sacrificielles), un rôle religieux important. L'aile ouest, la plus imposante, présente, vers l'extérieur, une façade monumentale à décrochements qui domine une vaste cour ou esplanade dallée destinée vraisemblablement à accueillir les foules lors des fêtes. À Cnossos et à Phaistos, un petit théâtre à gradins complète ce dispositif. Sur les autres côtés, les différents quartiers du palais se distinguent mal de la ville qui les enserre : en Crète, le développement urbain se fait parallèlement à celui des palais. Les architectes minoens ont réussi à concilier monumentalité et fantaisie ; ils ont aussi donné à leurs constructions un confort que la Grèce antique ne retrouvera jamais. Tout paraît conçu pour répondre à une double exigence : éviter la forte lumière et la chaleur accablante du climat méditerranéen. De vastes salles au sol dallé communiquent par des baies multiples avec des courettes intérieures et des jardins.

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La fresque

Les palais concentrent les œuvres les plus importantes de l'art crétois : les fameuses fresques à la détrempe qui lient avec bonheur architecture et décoration. Dans ces scènes polychromes, la convention – les hommes ont tous la peau brune, les femmes la peau blanche – n'exclut jamais la spontanéité et le pittoresque : fresque des dauphins à Cnossos, processions rituelles et scènes de tauromachie, et jusqu'à cette "Parisienne", mutine, qui surprend par son fin visage dévoré par les yeux et le nez retroussé.

     

(cliquer sur les images pour les agrandir)

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Les arts décoratifs

On ne trouve pas de sculpture monumentale dans la Crète minoenne. Même la divinité se contente de statuettes de petite taille, parfois finement travaillées dans l'ivoire, comme la "Déesse aux serpents". En revanche, la céramique est omniprésente ; faite au tour depuis l'époque des premiers palais, elle déploie des prouesses techniques (tasses aux parois si fines qu'on les compare à des coquilles d'œuf), un sens remarquable du décor (motifs animaux ou végétaux merveilleusement adaptés à la forme du vase) et de la couleur. Mais c'est aussi en Crète qu'on trouve les plus beaux vases de pierre du monde égéen ; ces derniers fournissent les rares exemples de bas-reliefs connus dans l'île ("Vase des moissonneurs"). Enfin, les artistes crétois excellent dans les arts dits mineurs : la glyptique et l'orfèvrerie, dont les techniques sont empruntées à l'Orient. Le musée d'Héraklion présente de merveilleux bijoux : pendentif d'or de Mália dont la beauté des formes (deux abeilles stylisées) le dispute à la sûreté d'exécution ; bagues – sceaux représentant, dans l'or ou la pierre, de nombreuses scènes de la vie cultuelle avec tant de précision que ces images sont une source iconographique essentielle pour l'étude de la religion.

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